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HABILLER, verbe trans.
I. − Habiller qqn
A. − Emploi trans.
1. [Le suj. désigne une pers.]
a) Mettre des habits, couvrir de vêtements.
Habiller + compl. d'obj. dir.Habiller un enfant, un malade, une poupée, un vieillard. Nous habillâmes notre pauvre mère et la portâmes dans une voiture de remise (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 415) :
1. Mais elle me fit comprendre qu'elle n'était pas enseignée et qu'elle n'enseignait pas, qu'elle était chargée d'habiller les enfants de la petite classe... A. France, Bonnard,1881, p. 413.
B.-A. Draper une figure nue. Les pourpoints dont Rubens habillait ses princes, debout dans la grandeur des ciels (Faure, Hist. art,1921, p. 27).
Habiller + compl. d'obj. dir. + adv. ou compl. adv.Habiller qqn légèrement, à la hâte, avec soin. Je vous dis, Madame, elle me démonte, cette enfant-là, pour ses treize ans. Oh! elle ne les porte pas, et puis on l'habille en plus jeune pour la scène (Colette, Music-hall,1913, p. 185).Le café bu, l'époux servi, les enfants à l'essor, maman m'habilla chaudement (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 151).
Habiller de + subst. compl. de moyen.Voyant qu'ils étaient nus, je les habillai de soie et d'or (A. France, St Pierre,1918, p. 79).[Le chasseur de serpents :] des millions de petits pieds de femmes que j'habille de mes peaux lisses et glissantes (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 305).
Habiller en + subst. (désignant une pers.) compl. de manière.Déguiser. Enfants qu'on habille en Pierrot, en Sioux pour le Mardi Gras (Pt Rob.).
b) Faire, confectionner un vêtement pour quelqu'un, être le couturier, la couturière de quelqu'un. Qui vous habille donc, milady? Cette robe vous fait une taille affreuse! (Dumas père, Kean,1836, V, p. 108) :
2. Mademoiselle Burguy, la petite ouvrière qui habillait mes cousines De Gonneville et moi, s'était vraiment surpassée. Jamais elle n'avait fait aussi laid. Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 311.
c) Pourvoir à l'habillement de quelqu'un. C'était le mois de septembre, il fallait habiller les enfants pour la rentrée (Camus, Exil et Roy.,1957, p. 1646).Ma mère m'habillait mal et mon père me reprochait d'être mal habillée (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 181).
2. [Le suj. désigne un vêtement, un ensemble de vêtements] Convenir, être plus ou moins seyant. C'est vraiment riche, cette mousseline avec rien dessus. Ça habille bien (Colette, Music-hall,1913, p. 164).
3. P. anal.
a) Couvrir quelque chose comme avec un vêtement. La locomotive est habillée de drapeaux tricolores (Larbaud, Enfantines,1918, p. 93).J'habille les maisons de panneaux, de moulures (Rolland, C. Breugnon,1919, p. 23) :
3. Les sièges se présentent comme des carcasses sans âme, qu'on habille de tentures au même titre que le lit ou la fenêtre; ils sont destinés à être vus de face, alignés à un mur. Viaux, Meuble Fr.,1962, p. 132.
b) Au fig., vx
Orner, arranger une chose pour la présenter sous un jour plus attrayant ou pour la dissimuler. Shakespeare renonce à habiller d'un langage affecté les grands sentiments simples (Colette, Jumelle,1938, p. 209) :
4. ... il invente péniblement un conte à dormir debout, mêle la thèse religieuse à ce conte avec une inhabileté remarquable et habille le tout de sa prose. Zola, Mes haines,1866, p. 16.
Habiller la vérité. La gauchir, la masquer. Habiller d'oripeaux. Les amoureux et les amoureuses ne se font pas faute non plus d'habiller la vérité (A. Daudet, Crit. dram.,1897, p. 160).
Habiller qqn; habiller qqn de toutes pièces. Le calomnier, l'injurier. Les gentilshommes du Grand-Club (...) qu'elle habillait de main d'ouvrier (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 128) :
5. ... il avait au fond tant d'aversion pour les coupe-jarrets, que, sans son respect pour ma parenté, il les eût de bon cœur habillés, en ma présence, comme ils méritaient de l'être. Sand, Mauprat,1837, p. 252.
B. − Emploi pronom.
1. Mettre des habits, se couvrir de ses vêtements.
a) S'habiller.Elle descendit doucement du lit et s'habilla en contemplant Guillaume qui sommeillait encore (Zola, M. Férat,1868, p. 23) :
6. ... dans la mansarde du cabaret, une jolie paysanne assise en chemise sur son lit s'habillait près de sa fenêtre toute grande ouverte, laquelle laissait entrer à la fois les rayons du soleil levant et les regards des voyageurs quelconques juchés sur les impériales des diligences. Hugo, Rhin,1842, p. 51.
b) S'habiller + adv. ou compl. adv.Se vêtir de telle ou telle manière. S'habiller convenablement, simplement, avec soin; s'habiller court, long. Il s'habillait avec recherche sinon avec préciosité (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 24).Je m'habille en noir (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 37).
c) S'habiller de + subst. compl. de moyen.Ces hommes, ou ces femmes, qui sont derrière ces quatre murs, ils s'habillent de bure, ils sont égaux, ils s'appellent frères (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 617).
d) S'habiller en + subst. (désignant une pers.) compl. de manière.Se déguiser. Vous vous habillerez en hindou, dit le fakir (Queneau, Pierrot,1942, p. 61).
2. Absol. Mettre des habits de soirée, une tenue de cérémonie. Le peintre s'habillait pour aller à une soirée ou à un bal (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 256).Mon Dieu, que c'est ennuyeux de s'habiller, de sortir quand on aimerait tant rester chez soi! (Proust, Guermantes 2,1921, p. 583).
3. Acheter des vêtements, se faire confectionner des vêtements. S'habiller sur mesure; s'habiller chez un couturier. S'habiller dans une maison de confection (Ac.).
II. − Habiller qqc.
A. − Apprêter une chose pour un usage déterminé.
1. AGRON. Couper, juste après l'arrachage, l'extrémité des racines, des rameaux des plantes que l'on désire transplanter. Cf. Carrière, Encyclop. hortic., 1862, p. 267.
2. ALIM. Préparer des pièces de viande ou de gibier, du poisson, en les dépouillant, les éviscérant, les parant avant de les vendre ou de les cuire. Après avoir limoné et habillé six lottes un peu grosses, levez-en les filets (Gdes heures cuis. fr., Carême, 1833, p. 136).Cf. Audot, Cuisin. campagne et ville, 1896, p. 114.
3. HORLOG. Habiller une montre. ,,Disposer convenablement les diverses parties du mécanisme`` (DG).
4. PEAUSS. Habiller une peau. ,,Lui faire subir les préparations nécessaires pour qu'elle puisse être employée`` (Havard 1888).
5. POTERIE. ,,Mettre des anses et des pieds à un vase de terre`` (Havard 1888)
B. − Recouvrir quelque chose pour l'embellir ou le protéger.
1. IMPR. Revêtir le cylindre ou la platine qui agit sur le papier à imprimer d'une garniture, pour assurer la netteté de l'impression. Tous les imprimeurs lithographes n'habillent pas le cylindre des presses mécaniques de la même façon (...) certains (...) emploient le blanchet recouvert de moleskine (Chelet, Lithogr.,1933, p. 182).
TYPOGR. Habiller une gravure. ,,Disposer un texte autour d'une gravure`` (Comte-Pern. 1963).
2. TECHNOL. Habiller des bouteilles. Les revêtir d'étiquettes, de coiffes, de papier d'étain. V. chemiser ex. de Hamp.
REM.
Habillable, adj.Qu'on peut habiller. Rien ne lui va : il n'est pas habillable (Rob.Suppl.1970).
Prononc. et Orth. : [abije], (il) habille [abij]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1200 verbe pronom. « se préparer, s'apprêter », s'abille (Escoufle, 1722 ds T.-L.); 2. ca 1340 « équiper (ici pour la guerre) » (Bâtard de Bouillon, 6258, ibid.); 3. techn. a) ca 1450 terme de cuisine « apprêter (une viande) » (Le Mistere du Viel Testament, éd. de Rothschild, XIX, 12357); b) 1456 terme de méd. « soigner » abillier (A. de La Sale, Jehan de Saintré, éd. J. Misrahi et Ch. A. Knudson, p. 133); c) 1559 terme de tanneur (Journal de Gouberville, I, 69 ds IGLF); d) 1680 terme de potier (Rich.); e) 1701 habiller un arbre (L. Ligier, Nouvelle Maison Rustique, I, 759); f) 1752 habiller la morue (Trév.). II. 1. Début xves. verbe pronom. « se vêtir » (Chr. de Pisan, Enseignemens moraux, éd. M. Roy, III, XXVI, p. 31 : Tiens toy a table honnestement Et t'abilles de vestement En tel atour qu'on ne s'en moque); 1456 verbe actif (A. de La Sale, op. cit., p. 236); 2. 1478-80 en parlant de la manière de se vêtir (G. Coquillart, Œuvres, éd. M. J. Freeman, Nouveaulx Droitz, 1451 : Puis ilz s'abillent de satin, en gensdarmes, et advocatz, En Escossois, en Biscain, A la mode de Carpentras); spéc. 1548 mal habillee (N. du Fail, Baliverneries, éd. J. Assézat, p. 190). III. Fig. 1463 « garnir » (Comptes du Roi René, éd. A. Lecoy De La Marche, p. 15 : il est necessaire faire réparer et abiller la galerie de plomb près nostre chambre); 1665 (Boileau, Sat. VII, v. 61 : Souvent j'habille en vers une maligne prose). Dér. de bille*, dés. -er, préf. a-* proprement « préparer une bille »; l'orthographe avec h (xves., Ph. de Commynes, Mémoires, éd. J. Calmette I, VII, p. 133) résulte prob. du rapprochement qui s'est établi avec la famille de habit*, qui se traduit aussi par le déplacement du noyau sémique dans III. Fréq. abs. littér. : 2 202. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 271, b) 4 675; xxes. : a) 3 455, b) 2 841. Bbg. Spitzer (L.). Fr. habiller - prov. avol - fr. billet. Z. fr. Spr. Lit. 1919, t. 45, pp. 366-374.