| FIRMAN, subst. masc. A.− Ordonnance promulguée par un souverain musulman oriental. Publier un firman. Synon. rescrit.Abdalla lança un faux firman qui déclarait le pacha de Damas déchu (Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 270).Il (...) rompit l'enveloppe avec l'émotion respectueuse d'un vizir qui reçoit un firman du sultan (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 23): S.M.I. le Sultan, dans sa constante sollicitude pour le bien-être de ses sujets, ayant octroyé un firman qui, en améliorant leur sort sans distinction de religion ni de race, consacre ses généreuses intentions envers les populations chrétiennes de son Empire (...) a résolu de communiquer aux Puissances contractantes ledit firman, spontanément émané de sa volonté souveraine.
Doc. hist. contemp.,1856, p. 126. − En partic. 1. Laissez-passer; autorisation. Montrer son firman. Y aurait-il indiscrétion ou empêchement à ce que vous écriviez à Meschid-Pacha, afin d'avoir dès à présent un firman impérial pour tout l'empire ottoman? Nous nous en servirions en Palestine, Syrie, Kurdistan, surtout et Arménie; pour le retour, cela nous serait fort utile (Flaub., Corresp.,1850, p. 152).Ces Assomptionnistes savent ce qu'ils veulent et l'obtiennent. Ils me montrent un firman. C'est l'autorisation de bâtir une église (Barrès, Pays Lev., t. 2, 1923, p. 74). 2. Spéc., DR. COMM. Laissez-passer délivré en Orient aux négociants étrangers. En 1716, la compagnie obtint des souverains de l'Inde le fameux firman ou charte indienne, pour exporter et importer sans payer aucun droit (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 2, 1823, p. 277). B.− P. ext., littér. Document émanant d'une autorité. Un firman du préfet, qu'il appelle arrêté (...) défend de danser à l'avenir, ni jouer à la boule ou aux quilles, sur ladite place (Courier, Pamphlets pol.,Pétition pour vill., 1822, p. 139). − P. iron. La Cataneo obéissait aux firmans de Victorine et des modistes françaises (Balzac, Massimilla Doni,1839, p. 380). Prononc. et Orth. : [fiʀmɑ
̃]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1663 (T. Roe, Mémoires, trad. ds M. Thévenot, Relation..., t. I, p. 11 ds Arv., p. 230). Mot persan farmān « ordre, ordonnance royale », passé en turc fermān, en ar. et dans les lang. de l'Inde (Lok. no594; FEW t. 19, p. 48; Dalg. t.1, pp. 402-403) ainsi qu'en angl. où il est attesté dès 1616 chez T. Roe (ds NED), et d'où il est entré en fr. par l'intermédiaire de la trad. des Mémoires de ce dernier (supra). Fréq. abs. littér. : 22. Bbg. Arv. 1963, pp. 230-231. − Boulan 1934, p. 185. |