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FABULATION, subst. fém.
A.− Organisation des faits constituant le fond d'une œuvre littéraire. Synon. affabulation.La pièce passe pour originale, n'étant pas adaptée du français. Il ne sera pas sans intérêt d'en suivre la fabulation, scène par scène (Bourget, Ét. angl.,1888, p. 34).Il serait absurde de rester esclave d'une conception « accidentelle » de mon livre (...). Mais cela m'oblige à un remaniement total de ma fabulation (Martin du G., Souv. autobiogr.,1946-47, p. 130).
B.− Récit imaginaire. Le docteur [Sigier] expliquait ainsi logiquement l'enfer (...). Les tortures se comprenaient aussi bien que les délices (...). Ainsi les fabulations les plus extraordinaires de l'enfer et du purgatoire se trouvaient naturellement réalisées (Balzac, Proscrits,1831, p. 24).Un roman comme la « Bête humaine » (...). où tout est invention, imagination, fabulation, où les êtres sont de pures ou de sales sécrétions de sa cervelle (Goncourt, Journal,1890, p. 1159).
Spécialement
1. Ensemble des récits à caractère imaginaire se rapportant à l'histoire d'une nation, à la mythologie. Sans lire le texte, j'appris bien vite, grâce aux images, les principales données de la fabulation antique (Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 165).
2. PSYCHOL. Tendance à présenter des récits imaginaires, de façon plus ou moins organisée et cohérente, comme étant réels. La fabulation ne s'accompagne pas obligatoirement de l'intention délibérée de tromper, le sujet croyant lui-même, en partie, à ses récits. Considérée comme normale chez le jeune enfant, la fabulation est pathologique chez l'adulte. (Méd. Flamm.1975).Dupré notait que la fabulation mythomaniaque peut se traduire aussi bien en simulations organiques (...) qu'en mensonges oraux ou écrits (Mounier, Traité caract.,1946, p. 383):
... ils [les enfants] croient aisément tout ce qu'on leur répète avec conviction et même souvent tout ce qu'ils imaginent − c'est là la célèbre fabulation enfantine. Jeux et sp.,1968, p. 119.
C.− PHILOS. Activité de l'imagination. Il n'est certainement pas nécessaire qu'il y ait des romanciers et des dramaturges, la faculté de fabulation en général ne répond pas à une exigence vitale (Bergson, Deux sources,1932, p. 206).L'esprit humain, chez Arnim, s'étonne sans cesse de son propre pouvoir de fabulation et se donne délibérément le frisson en se disant : « Et si ce que j'imagine n'était pas inefficace! » (Béguin, Âme romant.,1939, p. 254).
Prononc. : [fɑbylasjɔ ̃] ou [fa-]. Cf. fable. Étymol. et Hist. 1830 (Balzac, Des mots à la mode, Œuvres diverses, II, p. 37, d'apr. Greimas ds Fr. mod. t. 17, p. 291). Formation savante sur le lat. class. fabula (v. fable); suff. -(a)tion* d'apr. le lat. class. fabulatio « discours, paroles, conversation » et « bavardages mensongers » en lat. chrét. (cf. Blaise). Fréq. abs. littér. : 32. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 32. − Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. de Philol. fr. 1915/16, t. 29, p. 205.