| ESTAFILADE, subst. fém. A.− Coupure, entaille faite par un instrument tranchant, généralement au visage. Ils étaient couverts tous deux de sang caillé, de balafres et d'estafilades (Borel, Champavert,1833, p. 103).Je venais d'apercevoir, sur la joue et le cou de Sénac, une longue estafilade qui n'était certainement pas un coup de rasoir (Duhamel, Maîtres,1937, p. 82). B.− P. anal. Rayure, entaille allongée faite sur une surface. Les habitués du bouge, assis sur des bancs, s'accoudaient sur des tables dont le bois tailladé d'estafilades (...) était gras de sauces et de vins répandus (Gautier, Fracasse,1863, p. 313).En passant la porte, l'angle de la cantine heurta le battant, et fit une longue estafilade sur le vernis neuf (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 633). Rem. On rencontre ds la docum. a) L'adj. estafilé, ée. Qui a reçu une estafilade. Ah! vieux Munich débordant de peintres (...) de ténors glabres et mafflus, d'étudiants estafilés coiffés de fromages mauves ou verts (Arnoux, Renc. Wagner, 1927, p. 191). b) L'adj. estafilant, ante. Qui fait une estafilade. Mais, de sa canne, il lui fit une longue caresse estafilante, sur le cou (La Varende, Heur. humbles, Phoebé, 1942, p. 127). Prononc. et Orth. : [εstafilad]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1552 estaffilade « entaille sur la peau » (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap. 17, p. 102). Empr. à l'ital. staffilata « coup de fouet », attesté dep. 1remoitié du xvies. (L. de Médicis ds Tomm.-Bell.), proprement « coup donné avec la courroie de l'étrier », dér. de staffile « courroie de l'étrier », dér. de staffa « étrier » (v. estafette). Fréq. abs. littér. : 22. Bbg. Hope 1971, p. 192. |