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EMBÛCHE, subst. fém.
A.− Vx. Stratagème employé pour attaquer par surprise l'ennemi, un adversaire. Découvrir, déjouer, dresser, échapper à, se sauver d(e), tomber dans une embûche. Synon. usuels embuscade, guet-apens, piège.Découvrir les traces d'un ennemi, lui tendre des embûches, (...) le forcer dans sa retraite (Chateaubr., Natchez,1826, p. 124).Ils [deux officiers] ne savaient s'ils étaient les maîtres du château, ou s'ils y avaient été attirés dans une embûche (Balzac, Chouans,1829, p. 179).Il avait craint une surprise, une embûche de rôdeurs (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Rois, 1887, p. 293).
B.− Au fig., usuel (gén. au plur.). Manœuvre secrète et déloyale destinée à compromettre quelqu'un, à lui nuire dans sa vie privée ou publique. Déjouer, dresser des embûches. Synon. machination, traquenard.C'est lui [M. Pitt] qui a (...) commencé ce système de délation, d'embûches et de démoralisation de toute espèce (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 850).Et ce sourire fait de miel et de poison, Où déjà les baisers menteurs, la trahison, Le meurtre, le courroux, les embûches, la ruse Naissent (Banville, Exilés,1874, p. 67).Les méchants, qui existent, sont nés pour abuser de la conscience des bons. Leurs embûches auront d'autant plus de succès qu'elles pourront agir sur des esprits troublés et des caractères irrésolus (Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. LXXX).
P. métaph. et p. ext. Manœuvres suscitées par une force obscure; difficulté, obstacle rencontrés dans une démarche, une entreprise pouvant en compromettre la réussite. C'est moi qui ai tranché cette vie, qui ai réduit à néant ce monument d'amour, de larmes, d'embûches surmontées qu'est une existence humaine (Benoit, Atlant.,1919, p. 272).Défendre une jeune femme contre les atteintes et les embûches du monde (Mauriac, Asmodée,1938, III, 6, p. 106).L'histoire accumule à plaisir les embûches, les problèmes insolubles, les solutions absurdes et sanglantes, qui ne concluent rien (Arnoux, Roy. ombres,1954, p. 35).
En partic.
Manœuvre de séduction galante. Ces trois millions de célibataires s'en vont dressant perpétuellement des embûches pour faire tomber ce million de femmes honnêtes (Balzac, Physiol. mar.,1826, p. 78).C'est une grande misère à une jeune femme de bien qui n'a que son innocence (...) de ne pouvoir jamais se dérober à la malice et aux embûches des séducteurs (Nodier, Fée Miettes,1831, p. 111).
RELIG. CHRÉT. Tentation du diable. Je me rappelai les embûches que Satan m'avait déjà tendues. La créature qui était sous mes yeux avait cette beauté surhumaine qui ne peut venir que du ciel ou de l'enfer (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 375).À l'épitre, saint Paul donne l'« armature » de Dieu pour résister aux embûches du diable (Bloy, Journal,1894, p. 146).
Rem. La docum. atteste embûcher (s'), verbe pronom., vén. [Le suj. désigne une bête poursuivie] Se réfugier dans un bois, un fourré. Si vous saviez ce que c'est une course de nuit dans les bois, voir luire un fusil qui vous cherche, se terrer, s'embûcher, aux aguets comme un lièvre (A. Daudet, Obstacle, 1891, p. 269).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃byʃ]. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme embusche; ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. Fér. Crit. t. 2 1787 souligne que ,,des imprimeurs peu instruits écrivent ambuche``. (Même rem. pour embuscade/ambuscade). Étymol. et Hist. 1360 enbusque « embuscade » (Chevalier Cygne, éd. de Reiffenberg, 17146); ca 1460 « machination secrète » (Cent nouvelles nouvelles, éd. Fr. P. Sweetser, XXIV, 27). Dér. de l'a. fr. embuschier « mettre en embuscade; se mettre en embuscade », attesté dep. ca 1150 (Charroi Nîmes, éd. D. Mac Millan, 228 : enbuchier), dér., à l'aide du préf. en-*, dés. -er, du lat. vulg. *buska « bois, bosquet », d'orig. germ. (v. bûche). Embûcher est resté dans la lang. mod. comme terme de vén. v. rem. supra. Fréq. abs. littér. : 224. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 299, b) 484; xxes. : a) 332, b) 238. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 321. − Guiraud (P.). Le Ch. morpho-sém. du mot tromper. B. Soc. Ling. 1968, t. 63, p. 101.