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E, e , lettre
I.− Subst. masc. La cinquième lettre de l'alphabet, la seconde de celles qui désignent des voyelles. Un exemplaire de cette lettre.
A.− [La lettre en tant que telle; on écrit e ou é] ,,Un e, un grand e, un petit e`` (Fér. Crit. t. 2 1787) :
1. Le journaliste se couche, le mari tourne les autres feuillets sur lesquels on lit à raison d'un mot par feuillet Une dame qui s'appelait Cambron Le journaliste se relève et au mégaphone Une dame qui s'appelait Cambron Il rit au mégaphone sur les quatre voyelles : a, é, i, o. Apollinaire, Les Mamelles de Tirésias,1918, II, 2, p. 902.
B.− [Sous une graph. déterminé, e, é, è, ê, ë, ...] :
2. Athée A comme absolument athée T comme totalement athée H comme hermétiquement athée É accent aigu comme étonnamment athée E comme entièrement athée Pas libre penseur Athée Il y a une nuance Prévert, Paroles,La Crosse en l'air, 1946, p. 159.
C.− [Avec une valeur déterminée]
[On écrit, conventionnellement, é, è] :
3. ... le vers de Racine (Phèdre) : N'était qu'un faible essai des tourments que j'endure, contient dans ses sept premières syllabes six répétitions d'un son è, presque le même, qu'il s'agit pourtant de distinguer subtilement. Gide, Journal,1941, p. 75.
[Les valeurs sont désignées par les syntagmes corresp. e fermé, e ouvert] L'e ouvert, à la fin des mots, est toujours suivi d'une ou de deux consonnes : procès, désert, arrêts (Fér.Crit.t. 2 1787).
D.− [Avec une graph. et une valeur déterminées] Ces « très » émis à bouche large, sur des « è » à l'extrême limite de l'ouverture (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 34).
[La lettre est désignée par un syntagme, cas de e muet] :
4. En fin de mot, e muet ne se prononce en général pas, et indique simplement que la consonne représentée par la lettre précédente doit, elle, être prononcée. F. Dell, Les Règles et les sons,Paris, Hermann, 1973, p. 178.
II.− Abréviation d'un terme commençant par cette lettre.
A.− [Avec les fonctions du terme en cause, qui peut, ou doit, lui être substitué]
Abréviation de Est. ,,Le vent soufflait E.-S.-E.; lisez : est-sud-est`` (Lar. 19e) :
5. ... il s'agissait de rééditer la manœuvre initiale que nous avions tentée face au N.-E. en débouchant de la Meuse. Joffre, Mémoires,t. 1, 1931, p. 346.
Abréviation de Éminence ou Excellence. ,,J'ai l'honneur de proposer à V. E., etc.; lisez : à votre Excellence`` (Lar. 19e).
ÉCON. L'E.D.F. est devenue la cible d'une contestation dont le fer de lance est constitué par les écologistes (...). Face aux critiques, aux attaques, E.D.F. réagit en animal blessé (Ph. Brachet dsLe Monde,22 mars 1978).
POL. Nous avons travaillé ensemble aux É. C. (Étudiants Communistes) (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 8).
Abréviation, d'exercices (physiques), dans l'argot de l'X. Les E phy [prennent] une demi-heure par semaine (Smet, Nouv. arg. de l'X,1936, p. 123).
Rem. Cas partic., l'initiale est désignée en tant que telle. Il raconte, et fort bien ma foi! le transfert à Sidi-bel-Abbès d'un drapeau de la Légion portant d'un côté de la rosette les initiales L. é. (Légion étrangère) et de l'autre L. N. (Louis-Napoléon) (Gide, Journal, 1931, p. 1073). Cas analogues à celui de l'ex. 2 (épellation*).
B.− [Avec le fonctionnement d'un nom propre; le terme en cause ne peut lui être substitué; ce qui se fait entendre est nécessairement le nom de la lettre]
Abréviation de exponentiel. (Le nombre) e, base des logarithmes népériens. La valeur de e est 2,718 ... Lire : [(lə nɔ ̃bʀ ə) ə...], [la valœ ʀ də ə...].
III.− En tant qu'élément de l'alphabet, attribution sans rapport avec une désignation verbale.
A.− Pour marquer l'ordre (après d et avant f) et, par conséquent, le (5e) rang, des éléments d'une série. Le paragraphe, le secteur e.
MÉTÉOR. Couche E. ,,Couche de l'ionosphère comprise entre 80 et 200 km d'altitude`` (Lar. encyclop.).
MUS. Le mi (cf. D, d, III A 2).
Rem. Dans l'Antiquité, en rapport avec sa valeur ordinale, signe numérique cardinal signifiant 5 (chez les Grecs, avec un accent en haut et à droite), 500 (chez les Romains), 5 000 (chez les Grecs, avec un accent en bas et à gauche).
B.− Sans autre préoccupation que d'identifier : L'analyse de la concurrence monopolistique telle que la présente E H Chamberlin choisit, parmi les manifestations des luttes économiques, celles qui sont le plus compatibles avec la pratique jugée socialement correcte du sport économique (il ne traite pas de D' ni de E', entre autres exemples) (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 112),D et E désignent des points définis précédemment, et dont l'ordre n'est pas significatif.
Prononc. et Orth. : [ə] (ou une prononc. analogue, voir infra). Littré, DG, Barbeau-Rodhe 1930 ont [e]. Voir aussi Mart. Comment prononce 1913, p. 52. L'ex. 1 supra a é [e]. La précision ds DG, selon laquelle ,,qqns prononcent e quand cette lettre est muette ou faiblement articulée, è quand elle a le son ouvert, é quand elle a le son fermé``, revient à renoncer purement et simplement à l'existence d'une lettre e comportant l'ensemble de ces valeurs et dotée d'un nom conventionnel. On retombe sur le cas I D. Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e: ,,Se prononçait toujours fermé (...); se prononce aujourd'hui toujours muet``. À comparer, en ce qui concerne la seconde part. de l'affirmation, avec ce qui précède, et avec Lar. encyclop. : « [e] ou [ə] ». Formulation révélatrice ds Gattel 1813 : ,,L'accent circonflexe (...), lorsqu'on le trouve placé sur un é...`` Mais le même écrit par ailleurs régulièrement e moyen, e ouvert. Désignation phon. des graph. sous I B ci-dessus : par le nom de la lettre, avec le cas échéant la précision du diacritique (accent aigu, ...). É accent aigu dans l'ex. en cause (2) est un effet du jeu qui consiste à reproduire (verticalement) le mot épelé. La voyelle neutre (ou une voyelle analogue) désigne par conséquent, selon les cas, la lettre en tant que telle, toutes graph. confondues, cas I A; la lettre sans diacritique (bedaine, tessiture, sel), cas I B; e muet, y compris lorsqu'il est ø, cas I D. Le syntagme redondant é fermé est à considérer comme une corruption de e fermé, cependant consacrée par l'usage. La redondance n'est pas moins flagrante lorsqu'on écrit [e] fermé. Noter une plus grande propension, notamment ds Fér. Crit. t. 2 1787, à accepter é fermé (pour e fermé) que è ouvert (pour e ouvert). Le fait, dont la signification n'apparaît pas immédiatement, est lui-même à rapprocher de l'antériorité de l'accent aigu par rapport à l'accent grave dans l'introd. de signes auxil. dans l'orth. (xvies.). Les interr. sur le timbre du e muet valent pour le nom de la lettre. L'existence d'une var. palatale arrondie, à côté de la voyelle neutre, centrale, est certaine. Du Marsais ds Gramm. 1789, Fér. Crit. t. 2 1787, entre autres, évoquent un timbre eu. Le timbre exact ne peut être le timbre [œ] diversement évoqué qu'à la condition d'adopter en ce qui concerne la finale absolue et, par conséquent, le nom de la lettre, des dispositions particulières. Les faits suivants semblent indiquer que l'élision et la liaison en rapport avec le nom de la lettre sont en régression. Fér. Crit. t. 2 1787, Littré : l'e; Gramm. Ac. 1932 : cet e; Lar. encyclop. : le e, les règles de prononc. du e. Ce phénomène d'hétérogénéisation de la lettre, par non élision ou non liaison, constitue sans doute un aspect des progrès de la conception autonome du son. On trouve ds les parties II et III ci-dessus les formes E et É. Désignation phonique : par le nom et, ds le cas de É, sans doute par la valeur. Fréq. abs. littér. : 950. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 151, b) 706; xxes. : a) 1 484, b) 1 786. Bbg. Hasselrot 20es. 1972.