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DÉGAÎNE,(DÉGAINE, DÉGAÎNE) subst. fém.
A.− [Gén. avec un déterm. adj. ou compl. prép. de précisant le type d'allure]
1. Pop. ou fam. et péj. Façon de se tenir, allure (généralement mauvaise ou excentrique). Dégaine louche, dégaine de noceur. Je prends leur allure, une dégaine peuple, ouvrière, carrée, lourde (Frapié, Maternelle,1904, p. 93).Ta dégaine de tocard, ta gueule pas bien franche, tes airs de cochonnier sournois (Aymé, Cléramb.,1950, IV, 1, p. 190):
1. Tout autour de lui, des Anglais foisonnaient : des dégaines de pâles clergymens, vêtus de noir de la tête aux pieds, avec des chapeaux mous... Huysmans, À rebours,1884, p. 176.
2. En partic., souvent iron. Allure, comportement dénotant un écart recherché, étrange ou en marge par rapport à la norme sociale. [Ils] commençaient à l'admirer, précisément à cause de sa dégaine étrange et de sa façon nouvelle de relever ses lunettes (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1836, p. 19).L'essentiel en ces courtes fantaisies [certaines petites ballades de Victor Hugo] c'est l'allure, la tournure, la dégaîne cléricale (Gautier, Hist. romant.,1872, p. 56).Ces yeux bleus, le crâne chauve, cette dégaine de pédéraste soigné? (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 322):
2. Il y avait (...) un prêtre américain; du moins c'est ainsi que le courrier l'a baptisé en voyant sa dégaine... Stendhal, Corresp.,t. 2, 1800-42, p. 308.
3. [En parlant d'une chose ou d'un animal] Rare. J'ai fini par lui couper [au chien] une patte de derrière et une patte de devant : ça lui faisait une si drôle de dégaîne (...) que j'en riais à crever (Sue, Myst. Paris,t. 3, 1842-43, p. 46).Son pantalon avait exactement la même dégaine que celui de M. de Coëtquidan (Montherl., Célibataires,1934, p. 741).
B.− P. ext., fam. Allure originale (volontiers sympathique ou attirante). Dégaine vieille France. S'imaginerait-on jamais, à voir ma pimpante dégaine, que la faim, logée dans mon ventre, y tire, − la bourrelle! − une corde qui m'étrangle (Bertrand, Gaspard,1841, p. 101).C'est votre dégaine de paysan qui vous sauve, et vos yeux de loup amoureux (Colette, Vagab.,1910, p. 216).Amalric. − Un regard m'a suffi. La même que je reconnaissais. La même dégaine (Claudel, Part. midi,1906, I, p. 1075).
[Avec un compl. nom de chose en emploi métaph.] Cette dégaine de ballon captif l'apparentait [Apollinaire] au personnage Dimanche du Nommé Jeudi de Chesterton (Cocteau, Diff. d'être,1947, p. 157).
Prononc. et Orth. : [degεn]. Enq. : /degen/. Dégaine ds Ac. 1694-1932. Exemples de dégaîne, supra. Étymol. et Hist. 1611 « tournure, façon » (Cotgr.); 1654 iron. de belle déguesne (Cyrano de Bergerac, Le Pédant joué, éd. F. Lachèvre, 195). Prob. p. ext. de sens de dégaine « façon, manière de dégainer » (1611, Cotgr.), déverbal de dégainer*. Fréq. abs. littér. Dégaine : 22. Bbg. Gougenheim (G.). Attention aux sens fictifs. Fr. mod. 1948, t. 16, pp. 91-92. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 71.