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CAMARD, ARDE, adj. et subst.
A.− Usuel
1. Qui a le nez aplati.
a) [En parlant d'une pers.] Le Mongol camard (Coppée, Poésies complètes,t. 2, La Réponse de la terre, 1865-1908, p. 254).Sa face, camarde comme celle d'un dogue (Flaubert, Salammbô,t. 1, 1863, p. 140).
P. métaph. On voyait, à droite, une montagne camarde dont le large sommet avait l'air creux et plat (Maupassant, Mont-Oriol,1887, p. 96).
P. méton. [En parlant du nez lui-même, d'une grimace] Son nez, (...) est aquilin de profil et camard de face (Murger, Scènes de la vie de bohème, 1851, p. 55); une face apparut, avec une grimace camarde aplatie contre la vitre (J. Richepin, Miarka, la fille à l'ourse,1883, p. 4).
Emploi subst. Un(e) camard(e). Personne camarde. Une petite camarde (Ac. 1798-1878; aussi ds Ac. 1932).
b) [En parlant d'un animal] :
1. toby-chien. − Je ne suis pas le dernier des romantiques, je suis un petit bull venu au monde un soir entre les quatre pieds d'une jument alezane, (...) elle est venue me chercher, me choisir − moi, le plus beau, le plus camard, le plus carré de la portée! − pour m'attacher à sa personne... Colette, Sept dialogues de bêtes,1905, p. 87.
2. P. ext. du sens précédent. Qui est sans nez :
2. Le farouche maréchal de Montluc qui, rendu camard par des blessures effrayantes, était réduit à cacher, sous un morceau de suaire, l'horreur de sa gloire, ... Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 158.
[En parlant d'une statue] Le sphinx rongé, camard, dévoré par l'âge (Du Camp, Le Nil,1854, p. 64).
Subst. fém., fam. La camarde. La mort (parce qu'on la figure sans nez). La vieille camarde en cheveux gris; une faux dans la main, elle s'avance pour frapper les heureux (Taine, Voyage en Italie,t. 2, 1866, p. 74).
Arg. Épouser la camarde. Mourir (cf. L. Rigaud, Dict. de l'arg. mod., 1881, p. 71).
B.− P. anal., TECHNOL. Serrure camarde. Dont le pêne est taillé en biseau. Pointe camarde (cf. Catal. d'instruments de chir. (Collin), 1935, p. 382).
Prononc. et Orth. : [kama:ʀ], fém. [-aʀd]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1534 adj. « qui a le nez plat, écrasé » (Rabelais, Gargantua, 54, éd. Marty-Laveaux, I, 196); 1584 subst. « id. » (Tabourot des Acords, Bigarr. Descriptions pathétiques ds Littré); 1653 subst. fém. par euphémisme métaphorique « la mort, figurée par un squelette dont la tête n'offre que la place du nez » (Scarron, Relation véritable de tout ce qui s'est passé en l'autre Monde, au combat des Parques et des Poetes sur la mort de Voiture, 107 ds Richardson). Dér. de camus* par substitution de suff. (-ard*). Fréq. abs. littér. : 67. Bbg. Duch. 1967 § 62.4, 74.15. − Lammens 1890, p. 72. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 105. − Sain. Sources t. 1. 1972 [1925], p. 91.