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BARBAREMENT, adv.
A.− Sans méthode, n'importe comment; de façon fruste, grossière :
1. Des antres de bêtes, où l'on remarque des ébauches d'escaliers frustes et des rigoles barbarement entaillées le long du contournement des rochers, et qui amenaient l'eau de la pluie dans des citernes. E. et J. de Goncourt, Journal,1885, p. 490.
B.− Avec cruauté, avec férocité. Tuer qqn barbarement :
2. Je m'éloignai avec horreur de cette affreuse scène; et j'appris que le malheureux si barbarement poursuivi avait expiré dans sa course, avant de pouvoir trouver un asile. Voilà le premier acte de cruauté, suivi peu de temps après des meurtres de Foulon et de Berthier. Sénac de Meilhan, L'Émigré,1797, p. 1585.
− Au fig. De façon impitoyable, sans humanité :
3. − Quel droit avez-vous, lui dit Mina, de déshonorer Mmede Larçay? N'êtes-vous pas en état de divorce évident? (...). Vous la laissez barbarement à l'ennui, naturel à une femme de trente ans... Stendhal, Romans et nouvelles,t. 1, 1842, p. 176.
PRONONC. ET ORTH. : [baʀbaʀmɑ ̃]. Barbeau-Rodhe 1930 donne la possibilité de prononcer la 2esyll. mi-longue. À ce sujet, cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787 : ,,La 2eest longue : il convient de la marquer d'un acc. circonfl. : barbârement.``
ÉTYMOL. ET HIST. − 1529 ling. « d'une manière contraire aux règles de la langue » (Tresutile et compendieulx Traicte de lart et science dorthographie Gallicane, fac-sim. dans Mélanges E. Picot, Paris, 1913, t. 2, p. 564 : On a iusques icy escript barbarement iehan / lequel en sa prolation [énonciation] e mesmement en mesure rithmique est monosyllabe comme si eha fut diphtongue); 1615 « à la manière d'un barbare, d'un sauvage » (E. Binet, Merv. de nat., préf. du ch. XVII dans Gdf. Compl. : Mon Dieu, les hommes meurent ils pas bien d'eux mesmes, mon cher lecteur, sans qu'il faille corner la guerre, et qu'ils s'entre massacrent les uns les autres ainsi barbarement?). Dér. de barbare*; suff. -ment2*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 10.