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BACCHUS, subst. masc.
A.− [P. réf. à la beauté physique du dieu Bacchus] Jeune homme dont la conformation physique rappelle celle du dieu romain, tel qu'il apparaît dans de nombreuses statues et sur les fresques de Pompéï :
Il y eut un contraste charmant; notre postillon, un gros et vigoureux Helvétien, taillé à coups de hache, avec un visage rouge et carré, accommodait lourdement de ses grosses pattes le harnais de ses chevaux avant de monter sur son siège; un colporteur le regardait faire, et c'était un Lombard, grand, svelte, élancé, à la large poitrine, à la taille serrée, belle figure, dents d'ivoire, cheveux bouclés, ondoyants, magnifiques, un Bacchus, un Apollon, un Mercure. Il était campé fièrement sur une hanche, une jambe en avant, image parfaite de la grâce virile. Gobineau, Les Pléiades,1874, p. 7.
Rem. Au sujet de l'aspect physique du dieu, cf. Lavedan 1964 : ,,Le type même du dieu fut d'abord barbu (...). Puis les artistes adoptèrent le type hellénique du jeune dieu imberbe. (...); plus souvent c'est un jeune homme presque nu, aux formes élégantes et élancées, à la longue chevelure mêlée de fruits, de fleurs et de feuillages, qui retombe gracieusement sur ses épaules (...)``.
B.− [P. réf. à Bacchus, dieu du vin]
1. L'arbre de Bacchus. Le vignoble.
2. La liqueur, le jus, le liquide de Bacchus (arg.). Le vin. Chanter Bacchus. Chanter le vin.
3. Un adorateur, un disciple, un enfant, un suppôt de Bacchus. Un ivrogne.
PRONONC. ET ORTH. : [bakys]. Barbeau-Rodhe 1930 note une durée longue pour la syll. finale, Passy 1914 une durée mi-longue. Barbeau-Rodhe donne également la possibilité de prononcer [ɑ ˑ] post. mi-long à la 1resyll. Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 soulignent qu'il faut faire sentir l's final : ,,Pron. Bakus, et non Baku, comme prononce le peuple en certaines provinces [et qu'il faut écrire] bacchus et non Bachus ou Bacus.`` Littré transcrit le mot avec [kk] géminées : ba-kkus'.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1680 p. méton. « vin » (Rich. : Bacchus. Il est pris [...] pour le vin même). Empr. au lat. Bacchus (dep. Plaute, Men., 835 ds TLL s.v., 1665, 64); cf. Virgile (En., 1, 734, ibid., 1665, 21), d'où p. méton. (Lucrèce, 2, 655, ibid., 1665, 78).
BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Bach.-Dez. 1882. − Foi t. 1 1968. − Lavedan 1964. − Mont. 1967. − Perraud 1963. − Pierreh. 1926. − Springh. 1962.