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BABY, subst. masc.
Vieilli. Bébé, très jeune enfant; en partic. bébé bien joufflu, élevé avec une nourrice à l'anglaise :
1. Et la pauvre grand'mère me remerciait, me comblait de reconnaissance et de bénédictions, et de cadeaux... comme une nourrice à qui l'on a confié un baby presque mort et qui, de son lait pur et sain, lui refait des organes... un sourire... une vie. Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 136.
2. Elles étaient fort différentes d'aspect. La cadette Émilie, était petite, brune, charnue; sa figure, encadrée par le voile bleu qui lui allait si bien et qu'elle ne quittait guère, avait une roseur lactée de baby anglais. R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 44.
P. anal., vx, inus. ,,Poupée qui ressemble à un petit enfant`` (Nouv. Lar. ill.) :
3. Beaucoup sont de simples babies, poupées de cire neuve, avec des yeux de verre. Taine, Notes sur l'Angleterre,1872, p. 25.
P. méton. Soulier pour enfant; en partic. petit soulier bas avec une bride. Ses « babies » au vernis écorché par les cailloux (Radiguet ds Colin 1971).
CIN. Baby spot. ,,Projecteur de 100-250 watts. L'usage de ce terme n'est pas général, mais un certain réalisateur qui a travaillé en Angleterre l'emploie habituellement`` (O. Uren, « Le Vocab. du cin. fr. » (Fr. mod., juill. 1952, no3, p. 202)).
Emploi adj. Qui concerne les jeunes enfants ou les tout jeunes animaux. Style baby.
Rem. Le mot baby − comme le mot bébé − a servi à former un certain nombre de « diminutifs analytiques », selon l'expr. de B. Hasselrot, Ét. sur la vitalité de la formation diminutive fr. au XXes., Uppsala, 1972, pp. 91-92 : ,,Aujourd'hui, c'est la publicité qui s'est emparée de baby (en délaissant bébé). Toute notion d'animisme s'estompe, la proportion des diminutifs véritables décroît (baby-boîte, baby-piscine, baby-beef « jeune bovin [...] avec une viande très tendre et serrée ») [...]; normalement, c'est une relation de destination qui est indiquée : baby-baquet « petite corbeille qu'on fixe par des sangles à l'arrière de n'importe quelle voiture », baby-parc.``
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. − Pt Lar. 1968 transcrit : bebi avec [e] fermé; Warn. 1968 : bεbi avec [ε] ouvert; Rob. Suppl. 1970 : bɑbi. Barbeau-Rodhe 1930 propose : babi ou bebe. Cf. aussi Lar. 20e: bɑbi ou à l'anglaise bè-bè. Kamm. 1964, p. 99, note que ,,pour les mots anglais qui ne sont pas francisés, on se rapproche de la prononciation anglaise en prononçant la lettre a comme un e presque ouvert. Ex. : baby, lady, etc.``. Pour Ross.-Lacl. 1927, p. 114, la voyelle anglaise a = é : ale (él), baby (bébé). 2. Forme graph. − Pour le plur., Lar. 20e, Rob., Lar. encyclop. ainsi que Quillet 1965 écrivent babys ou babies. 3. Hist. − Lar. 19eindique la prononc. bé-bé. Littré donne d'une part ba-bi en précisant qu'au plur. on prononce aussi babi, d'autre part la prononc. angl. qui est selon lui bebi, au plur. be-bis'. DG note bé-bé, comme Lar. 19e. Pour Nouv. Lar. ill. ,,la prononciation régulière de ce mot anglais est bébé; mais il s'est francisé si complètement qu'aujourd'hui beaucoup de personnes, même parmi celles qui savent l'anglais, prononcent volontairement à la française bɑbi``. Mart. Comment prononce 1913 p. 43, écrit au sujet de la prononc. des mots angl. : ,,Dans les mots anglais qui ne sont pas francisés du tout [à comparer avec Nouv. Lar. ill., cf. supra], l'a se prononce à l'anglaise ou à peu près, c'est-à-dire entre ɑ et é, plus près de é. Mais comme l'e n'est fermé en français que quand il est final, c'est plutôt un e ouvert que nous faisons entendre dans ces mots.`` Il ajoute en note (ibid.) que ,,baby (...) n'est plus guère qu'une orthographe prétentieuse puisque nous avons bébé, qui est probablement le même mot, avec la même prononciation approximativement``. Il poursuit (ibid.) : ,,Sans doute [bébé] est trop français au goût de quelques-uns qui trouvent baby beaucoup plus distingué. Pur snobisme, pour la plupart; (...) le comble c'est de prononcer bɑbi, en s'imaginant que c'est de l'anglais! Il n'y a rien de plus ridicule que cette affectation dans l'ignorance. Je sais bien qu'on peut dire que baby a pris un sens différent de bébé, et désigne des bébés d'allure et de costumes particuliers; c'est possible, mais mon observation demeure.`` (Cf. aussi rem. ds Lar. 19e). Pour le plur. Lar. 19eadmet ,,baby ou babies à l'anglaise`` (cf. aussi Nouv. Lar. ill.). Littré et Guérin 1892 écrivent uniquement babies.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1704 « petit enfant, bébé » contexte angl. traduction (Clarendon, Hist. d.g. civ. d'Angl., I, p. 22 ds Barb. ds Mod. Lang. R. t. 16, p. 262 : Le roi parla en ces termes ... Voici baby Charles et Stenny etoient des noms dont il se servit en parlant du prince et du duc); cf. 1793 mon bébé terme d'affection peut-être calque de l'angl. my baby v. bébé; 1842 (Balzac, Mémoires de deux jeunes mariés, p. 296 : Mon jeune singe est, en cinq mois, devenu la plus jolie créature ... Donc, mon singe n'est plus un singe, mais un baby, comme dit ma bonne Anglaise, un baby blanc et rose); 2. p. ext. 1898 « poupée » (Nouv. Lar. ill.). Angl. baby (Bonn.; Barb. op. cit.; Mack. t. 1, p. 157; FEW t. 18, pp. 11-12) attesté au sens 1 dep. 1377 (Lancl., P. Pl., B. XVII 94 ds NED); au sens 2 dep. 1552 (Huloet, Abecedarium Anglico Latinum, ibid.), employé comme adj. dep. 1606 (Shaks., Tr. & Cr. I, iii, 345, ibid.). L'angl. baby est le diminutif de bab(e), attesté au sens 1 dep. 1393, au sens 2 dep. 1530 (NED) contraction du m. angl. baban « bébé », xiiies. d'orig. onomatopéique (Ibid.).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 37.
BBG. − Barb. Loan-words 1921, p. 262. − Darm. 1877, p. 253. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 213. − Tardel (H.). Das Englische Fremdwort in der modernen französischen Sprache. In : Festschrift 45. Versammlung deutscher Philologen. Bremen, 1899, p. 370, 385.