| ARPAILLEUR, subst. masc. TECHN. ,,Celui qui s'occupe à chercher et à tirer l'or du sable des rivières qui roulent des paillettes de ce métal...`` (Chesn. 1857). Synon. plus usité orpailleur.Rem. Attesté ds Ac. 1835, Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, Littré et Nouv. Lar. ill., qui signalent pour la plupart qu'il s'agit d'une corruption de orpailleur. − Au fig. ,,Constant plagiaire`` (S. Mercier, Néologie, t. 1, 1801) : Ce poète n'est qu'un Arpailleur, qui va dépouillant toutes les tragédies pour en composer ses hémistiches. Voltaire n'a pas dédaigné quelquefois d'être un Arpailleur. L'abbé de Lisle, toujours versificateur, jamais poète, a fait toutes ses rimes sans avoir eu un seul instant d'invention; c'est un Arpailleur qui a mis à contribution et prose et vers.
S. Mercier, Néologie,t. 1,1801, p. 48). PRONONC. ET ORTH. − Seules transcriptions ds Gattel 1841 et Littré : ar-pa-lleur, 11 mouillés. L'ensemble des dict. signale que les mots arpaillage, arpailleur, sont une corruption des mots orpaillage, orpailleur. ÉTYMOL. ET HIST. − 1532 harpailleur « celui qui creuse des mines pour chercher des métaux » (Rabelais, Pantagr. Prognost. ch. 5 ds Hug. : Gens soubzmis... à Mercure, comme... harpailleurs, rimasseurs); 1611 arpailleur « vendeur de vieilles breloques; celui qui raffine des métaux, ou de l'or » (Cotgr.); 1690 (Fur. : Arpailleur... C'est un nom qu'on donne à Ceux qui cherchent l'or sur les bords de plusieurs rivieres, & parmi les mottes de terre, & qui tâchent à découvrir les mines); 1897 (Nouv. Lar. ill., avec renvoi à orpailleur, forme attestée dep. Ac. 1762 au sens de « homme qui s'occupe à tirer les paillettes d'or qui se trouvent dans le sable des rivières »).
Prob. dér. de harpailler « saisir », bien que celui-ci ne soit attesté que postérieurement (1556 ds Hug.); à rapprocher sans doute de l'a. fr. harpaille « compagnie de mauvais garnements » (1378, Arch. J.J. 113, pièce 304 ds Gdf.) prob. par suite du caractère aventurier des chercheurs d'or; mots dérivés de l'a. fr. harper « empoigner, saisir » (ca. 1180, Ipomedon ds T.-L.), de même orig. que harpon*. La forme orpailleur s'explique par attraction de or; Thomas, Essais de philol. fr., Paris, 1897, pp. 341-42. BBG. − Chesn. 1857. |