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A B C, ABÉCÉ, ABÉCÉDÉ, subst. masc.
A.− Sens propre.
1. Premières lettres de l'alphabet, symboles de l'alphabet complet. Cf. Locutions
2. Petit livre destiné à apprendre la lecture aux enfants à partir des lettres de l'alphabet (cf. abécédaire) :
1. Sur l'étalage d'un libraire, je vois Paul et Virginie, un abécé où les exemples sont tirés de Buffon annoncé pompeusement, le Droit pénal de Carmignani. J. Michelet, Journal,avr. 1830, p. 66.
B.− Au fig. [Gén. construit avec un compl. introd. par la prép. de] . Premiers rudiments d'une pratique, d'un art. d'une technique, d'une science, et en général de toute activité qui s'apprend et comporte des degrés dans l'apprentissage :
2. ... j'en ferais une femme charmante, elle a de la race, tandis qu'à vous deux, vous en resterez à l'A B C de l'amour (...). Bien du plaisir, mes enfants, ajouta Ronquerolles en riant ... H. de Balzac, La Duchesse de Langeais,1834, p. 285.
3. ... fastidieuse rhapsodie de Méril Catalan, qui se croit un publiciste et un satirique, mais qui épèle l'ABC des hommes de lettres. H.-F. Amiel, Journal intime,29 mars 1866, p. 202.
4. alarica. − (...) Mais que fait ma gouvernante? f... − Vous me faites rire. Où voulez-vous qu'elle ait dormi, sinon avec le Maréchal? (...) alarica. − Bien. Il se peut que je ne sois pas encore très instruite. Je répugne néanmoins à penser que la gouvernante et le maréchal... f... − Eux, c'est rien. C'est l'abécédé. alarica. − Le monde est clair, plus clair que vous croyez. Retenons-nous de le troubler de soupçons et de racontars. Ne soyons pas indiscrets. Je penserai toujours à vous. J. Audiberti, Le Mal Court,1947, III, p. 182.
5. « Avoir la bouche toujours pleine de sucre pour confire les paroles, car les ennemis mêmes y prennent goût », tel est l'ABC d'un art de plaire qui exalte le goût des hommes en avivant le ragoût des choses. V. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 6.
Locutions :
6. Remettre à l'abc. Obliger à recommencer tout de nouveau. Gattel1797.
7. Renvoyer à l'abc. Traiter d'ignorant. Gattel1797.
Stylistique − Abécé qui appartient, au propre, au vocab. des écoles maternelles et élémentaires, se teinte, au fig., d'une coloration dépréc., parce qu'il évoque les 1reslettres et les 1ersmots appris par un enfant (ex. 2, 3, 4, 5; cf. également la loc. de l'ex. 7).
Prononc. − 1. Forme phon. : [abese]. Passy 1914, Barbeau-Rhode 1930, Dub. transcrivent avec [ɑ] post. [ɑbese]; cf. (lettre) a. Enq. : /abese1/. 2. Homon. : abaisser prononcé [abese] (cf. ce mot). 3. Dér. et composés : abécé, abécédaire, abécédé.
ÉTYMOL. − Corresp. rom. : a. prov. abece; n. prov. esp. cat. abecé; ital. abbicci. Av. 1130 « œuvre composée d'apr. l'ordre alphabétique » (Lapidaire alphabétique de Ph. de Thaon ds Studer-Evans, Anglonorm. lapidaries, p. 258 : Or finent les peres de T, Ensurquetut nostre ABC); xiies. « alphabet » (La Vie d'Edouard le Confesseur, 2663-4, éd. Södergard, ds Fr. Mod., 1953, t. 21, p. 216 : Les deos abecés unt truvez, Ki furent mult bien cumpassez. [il s'agit de l'alphabet grec et de l'alphabet latin : videt pavimentum utriusque alphabeti inscriptione signatum, ds Vita S. Eduardi Regis, Migne, Patr. lat. CXCV, col. 757.]); 1170 « suite des lettres de l'alphabet » (Le Roman du Mont-St-Michel, 831, par G. de Saint-Pair, éd. Fr. Michel, ds T.-L., s.v. : Escrit i esteit l'abeiceis Par le sablum qui est tot freis). De a b c, 3 premières lettres de l'alphabet; cf. au sens de « ordre alphabétique » : ixe-xiiies. (Catalogi bibliothecarum, éd. Ruf. 60, p. 182, 41, ds Mittellat. W., s.v. ab(e)c(e) 19, 29 : glossa per a b c composita); xiiies. au sens de « alphabet » (Aurora consurgens quae dicitur aurea hora, praef. p. 185, 14, ds Mittellat. W. s.v., 19, 59 : stolidi ... naturam ignorantes, legere tamen scientes A. B. C. D.); à rapprocher de l'a. fr. abeçoy « alphabet » (dep. 1287 ds Gdf.). HIST. − Entré dans la lang. au xiies. avec le sens d'« œuvre composée d'après l'ordre alph. » (cf. étymol.), abécé n'a pas survécu dans ce sens. Les 2 autres signif. apparues à la même époque (cf. étymol.) sont toujours vivantes dans la lang. contemp. (cf. sém. A), de même que l'emploi fig. (1reattest. Rich. 1680), cf. sém. B. − Rem. Besch. 1845 signale que abécé se disait aussi pour ,,désigner la clef d'un chiffre, d'un alphabet de convention``.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 7.
BBG. − Éd. 1913. − Gay 1967. − Gramm. 1789. − Malkiel (Y.). Secondary uses of letters in language. Rom. Philol., 1965/66, t. 19, no1, pp. 1-27.